La trilogie de la vengeance est une pièce écrite et mise en scène par Simon Stone que nous sommes allés voir le 4 mai, accompagné par Mme Journet et M. Chifflet, aux Ateliers Berthier, dans le 17e.
Cette œuvre polyculturelle met en place une topographie unique, dans lequel notre groupe s’est divisé : trois tableaux, d’une durée approximative d’une heure chacun, qui, sans être ordonné, spécifiquement, font partie d’une même fable et représentent une vision très sombre de l’Homme.
La famille présentée au spectateur est un véritable microcosme des vices humains, un écho aux Rougon-Macquart : l’infidélité de la mère, la corruption du père, l’inceste des enfants… Les différentes salles réduisent à néant la distance entre le public et les comédiens, catalysant tous les accès de violences gestuels, mais aussi morale ; en effet, de nombreux éléments sont laissés en suspens, laissant l’interprétation des spectateurs faire le reste durant les entractes. Néanmoins les réponses partielles que fournissent les scènes entre elles réduisent peu à peu l’espoir du public qui espère le repentir des personnages, par des chutes brutales qui ne répondent souvent pas à la réflexion du spectateur.
Cette propriété de la narration a permis de tenir des discussions très surprenantes voire loufoques : chacun a son interprétation de la pièce, et l’ordre dans lequel il a vu les scènes était forcément le bon ! Et pire : il a même semblé à certains que les mêmes acteurs ne jouaient pas forcément leurs mêmes rôles… Question toujours en débat…
Nous avons en général tous apprécié cette pièce : cette originalité a emporté l’adhésion unanime de ceux qui était présents. Bref, une pièce magnifique dans son interprétation, laissant un véritable questionnement sur la nature humaine.
Vincent Labouret
