A 10 heures, le 6 décembre 2019, le temps est pluvieux et froid ; il s’accorde déjà avec l’ambiance de la pièce que la classe de seconde 1 s’apprêtent à aller voir : L’anthologie du cauchemar, par le Système Castafiore, au Palais de Chaillot.
Mis en scène par Karl Biscuit, ce spectacle fait se croiser plusieurs techniques : masques, marionnettes, images de synthèse, danse. Il met en scène différents cauchemars, universels : rêve de poursuite, de chute, d’être toujours en retard, de ne plus rien maîtriser, de fonctionner au ralenti, de courir sur place, d’être incapable de bouger, de se démembrer, d’être enfermé, de se noyer, d’être approché par un monstre caché sous le lit, d’être encerclé par des hideurs sans visage, squelettiques et effrayantes…
Dans une ambiance sombre, les tableaux se sont succédé en danses désarticulées, les acteurs parfois, costumés en fantômes, en araignée, en oiseau de mauvais augure perché sur le ventre de la dormeuse…
Une anthologie étant un recueil de morceaux choisis, le créateur a eu à cœur de faire se succéder des rêves cauchemardesques, comme ces images qui nous viennent parfois, nuitamment, sans que la conscience ait prise sur eux, en images désordonnées et confuses… « L’image animée se mêle à l’espace réel sous forme d’une illusion dont on ne peut comprendre aisément le procédé, comme ces rêves qui semblent parfois véritables, aux franges du sommeil » nous dit Karl Biscuit, à l’issue du spectacle, dans un « bord de plateau » organisé spécialement pour nous.
S’appuyant sur Bachelard, L’Eau et les Rêves, le metteur en scène nous fait descendre au plus profond de notre inconscient, le temps d’un spectacle.
Le temps de retrouver le cauchemar de la grève pour rentrer à pied…
Paola Lafond, 2de 1