Visite de l’exposition intitulée « Jusqu’ici tout va bien » au 104

28 février 2020

Margot Blanchard, assistante en Relation avec les Publics a mené la visite auprès des élèves de 1re de l’enseignement optionnel et de spécialité d’arts plastiques, afin qu’ils puissent se questionner sur les œuvres présentées et l’art numérique contemporain.

A l’issue de ce parcours les élèves ont rencontré Ludivine Pangaud, chargée de production de la Biennale des Arts Numériques dans le cadre duquel s’inscrit cette exposition. Ce fut l’occasion pour les élèves de découvrir ce métier spécifique  et de comprendre quelles sont toutes les difficultés pour exposer les nouvelles formes de créations où se mêlent instruments numériques, mécaniques et organismes vivants. Le temps de la manifestation de 4 mois nécessitant des interventions de maintenance plus fréquentes que s’il s’agissait de peintures.

L’édition 2019-2020 pose la question suivante : le genre humain est-il voué à disparaitre ? La biennale interroge l’extinction possible de notre espèce au regard des nouvelles technologies avec les NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatiques et sciences Cognitives). Le concept « d’intelligence artificielle », de réalité augmentée et virtuelle est examiné sous toutes ses coutures au travers d’un post-humanisme qui peut paraître effrayant.

Les artistes de l’exposition sont Takayuki Todo, Justine Emard, Krištof Kintera, Beb-Deum, Arcangelo Sassolino, Margriet van Breevoort, Martin Backes, Fabien Léaustic, Alexander Schubert, So Kanno, Maarten Vanden Eynde, Michele Spanghero, Thomas Garnier, Vladimir Abikh, Timothée Chalazonitis, Paul Duncombe, Momoko Seto, Shun Owada, Projet EVA, Hugo Arcier, Helen Knowles, Filipe Vilas-Boas, Simon Christoph Krenn, Moreshin Allahyari & Daniel Rourke, Magali Daniaux & Cédric Pigot, Alain Josseau, Addie Wagenknecht.

Leurs œuvres posent donc la question du devenir de l’Homo Sapiens auteur de son autodestruction ? Sera-t-il asservi par la technologie ou éclipsé de la surface de la terre reconquise par une faune et une flore sauvage ?

Plusieurs scénarios de son futur, imaginaires et/ou terrifiants sont ainsi proposés. Avec une nouvelle Terre créée à partir de déchets électroniques (Post-naturalia, de Kristof Kintera), des champignons millénaires quasi radioactifs qui anéantissent toute forme de vie (Planet Z, de Momoko Seto), des épaves de voiture devenues le refuge inespéré des plantes et des insectes (Tomorrow’s Borrowed-Scenery, de Paul Duncombe), une coulée de boue hypnotique ultra terrifiante à l’instar d’un formidable trou noir  (La Terre est-elle ronde ?, de Fabien Léaustic) un orgue alimenté par un ventilateur artificiel souffle au rythme de deux notes suivant la fréquence d’une respiration humaine (Ad lib, de Michele Spanghero), un Cimetière du réconfort (de Timothée Chalazonitis) où les stèles sont gravées de phrases aux vertus apaisantes permet d’atténuer ces visions apocalyptiques.

Ces fictions incarnent des dystopies avec un futur où la nature coexiste avec la machine, au détriment de l’humain. C’est un moyen pour les élèves d’examiner des installations où s’affirme le décloisonnement des disciplines : entre sculpture, science, robotique, art vidéo, art numérique et musique.

Nadine Averink.