Journées des Méthodologies

8 septembre 2020

Grégoire Jacquiau-Chamski, ancien élève de Paul Claudel, est coach de dirigeants et a enseigné plusieurs années en classes préparatoires et à Sciences po. Il est le fondateur dirigeant du Cross-Pollination Lab™., un acteur de transformation systémique qui accompagne les organisations à créer le monde de demain, avec engagement et responsabilité.

«  C’est parce que le monde est malheureux dans son essence, que nous devons faire quelque chose pour le bonheur, c’est parce qu’il est injuste que nous devons œuvrer pour la justice ; c’est parce qu’il est absurde enfin que nous devons lui donner ses raisons », affirme Camus lors d’une conférence en 1946.

Dans le contexte de VUCA World (Volatile Uncertainty Complexity Ambiguïty) qui est le nôtre, il est nécessaire de savoir bien penser et de refuser de tomber dans le nihilisme que dénonçait déjà Camus après-guerre. Que devient l’injonction de Kant à « oser penser par soi-même » (« Sapere Aude !») dans une époque comme aujourd’hui? Sur quoi repose la capacité à penser juste face à la reconfiguration des âges de la vie et à la « liquidation de l’idéal de maturité » (Marcel Gauchet) lié à un âge adulte introuvable à présent et une solidarité de tous les âges à étirer le temps du possible ? Que signifie « penser »  pour des jeunes collégiens et lycéens confrontés à une révolution des modes d’éducation dans le contexte des contraintes imposées par la crise sanitaire actuelle?

Grégoire Jacquiau-Chamsky est venu partager avec les élèves ses réflexions sur les paradoxes de la pensée propre dans notre monde contemporain en convoquant à la fois un corpus philosophique, littéraire et économique et ses propres expériences de coach de dirigeants. 

En identifiant les ressorts du « complotisme », véritable nihilisme contemporain qui sévit sur les réseaux sociaux, et en questionnant les présupposés d’une société juste, il a invité les élèves à expérimenter par eux-même les pièges, la difficulté mais aussi le plaisir à oser penser par soi-même. Et les a initiés, malgré les peurs et les souffrances qu’offre parfois la vie, à oser aller vers un « émerveillement adulte » (Bertrand Vergely) où la beauté permet d’accéder à la magie du vivant.