Pour la première fois de l’année, la classe de 1re6, masquée, se réunit devant le Théâtre de la Ville. La nuit commence à se coucher et nous plonge dans la pièce de théâtre à laquelle nous allons assister.
Le metteur en scène, Emmanuel Demarcy-Mota, reprend la pièce d’Arthur Miller : Les Sorcières de Salem et nomme du même nom son spectacle, en s’émancipant de la partie historique touchant au procès de sorcières qui a eu lieu entre 1692 et 1693, dans l’état du Massachusetts aux Etats-Unis.
Le spectacle commence, la scène est plongée dans l’obscurité… Les cris des acteurs, leurs regards mystérieux et ce tiraillement de l’esprit entre vérité et comédie renforcent un sentiment d’inquiétude. La mise en scène – décors lugubres, musique, jeu spectaculaire des comédiens – se met au service de la narration et fait frémir le public, fasciné.
L’univers macabre de la représentation se construit sur des accusations, des hallucinations et une aliénation collective. Des femmes sont pendues après avoir signé un pacte avec le Diable, mais le spectateur se perd dans ce jeu de manipulation.
Dans ce chaos total, Emmanuel Demarcy-Mota crée un rapprochement avec les maux de notre époque : les réseaux sociaux donnent vie à des rumeurs et ce que l’on appelle des « fake news » qui peuvent se répandre à une vitesse incroyable, condamnant parfois des innocents. On peut aussi évoquer aussi la résistance contre les mouvements hostiles existants : racisme, antisémitisme, fanatisme, misogynie… qui relève de la « chasse aux sorcières ».
Si vous souhaitez trembler et ressortir l’esprit bouillant d’interrogations, Les Sorcières de Salem sont pour vous…
Paola Lafond, 1re6
