Baptême de trois collégiens de Paul Claudel-d’Hulst

8 mars 2021

Dimanche 7 mars, trois catéchumènes de notre institution ont été appelés au baptême par Monseigneur Aupetit. Notre aumônier, le Père Scache, était également présent pour les accompagner.

Homélie de Mgr Michel Aupetit – Appel décisif des catéchumènes adultes à St Sulpice

  

Aujourd’hui l’appel décisif signifie que l’Église confirme l’appel de Dieu que chacun d’entre vous a entendu à sa manière et selon son histoire personnelle. Je suis toujours bouleversé en lisant vos lettres de constater comment le Seigneur appelle chacun de vous en vous rejoignant au cœur même de vos vies. Dieu n’appelle pas à la cantonade, il vient accompagner chacun pour l’appeler personnellement.

Ainsi cet homme de l’évangile. Il s’appelle Bartimée. C’est un mendiant aveugle et sa vie doit être très dure. Durant le premier confinement, les paroisses de Paris se sont mobilisées pour distribuer des repas aux personnes de la rue qui n’avaient plus les secours alimentaires habituels, lesquels avaient fermé en raison du Covid. J’y suis allé pour les aider et je me suis rendu compte qu’il ne suffisait pas de donner à manger à ces personnes. Il était aussi important de parler, de les écouter, de les rencontrer. Et cela m’a fait comprendre qu’au fond, nous sommes tous des mendiants. Nous sommes des mendiants d’amour. Nous sommes faits pour les relations personnelles et celles qui nous rendent le plus heureux sont fondées sur l’affection, la tendresse, respect et l’amour.

Bartimée crie, il interpelle Jésus malgré toutes les oppositions. Et Jésus s’arrête. Il suffit de lui parler, de l’implorer, de le prier et il s’arrête. C’est alors qu’il nous appelle. Les disciples transmettent cet appel : « Confiance, lève-foi, il t’appelle ». C’est ainsi que vous-même avez été accompagnés.

Regardez Bartimée. Dès qu’il entend cet appel, il se lève, il jette son manteau et malgré sa cécité, se précipite vers Jésus au risque de se rompre les os. Quel enthousiasme ! Quelle foi ! !

Jésus s’adresse à lui : « Que veux-tu que je fasse pour toi » ? C’est bien lui qui fait quelque chose pour nous. Son amour nous précède. Jésus sait bien ce dont cet homme a besoin, mais il le laisse exprimer son désir. Il est important que notre désir croisse, s’éclaircisse pour qu’il puisse s’exprimer. C’est le sens même de ces deux longues années de catéchuménat. De quoi ai-je besoin ? Quelle est ma soif ? Mon désir profond ?

« Seigneur que je vois » ! Ce n’est pas une demande approximative dans le genre : « Je voudrais bien, ce serait pas mal si… ». Non, c’est un cri, presque une injonction. Prier, c’est crier. Prier avec ses tripes, de tout son cœur, c’est cela la foi.

Alors nous entendrons cette réponse du Christ : « Va, ta foi t’a sauvé ». Non seulement Jésus répond au désir de cet homme, il lui rend la vue, mais plus encore, il le sauve.

Jésus nous introduit dans une dimension surnaturelle. Le salut, c’est la participation à la vie divine. Par le baptême vous devenez enfants de Dieu et dès lors, vous héritez de ce qui le constitue. La vie se déploie au-delà de son expression organique, c’est pourquoi elle est éternelle. Mais aussi l’Amour qui s’exprime de manière plus intense que dans nos sentiments humains puisqu’il s’agit non plus d’attirer à soi, mais de donner sa vie. Jésus nous l’apprend : « Il y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13). Voilà un beau programme pour toute votre vie. Bonne route avec le Christ jusqu’à votre baptême !

+Michel AUPETIT, archevêque de Paris.