Adieu Monsieur Haffmann, de Jean-Philippe Daguerre, est une comédie dramatique qui a été récompensée par quatre Molière en 2018. Elle est actuellement à l’affiche au Théâtre Montparnasse.
Cette pièce contemporaine, éloignée, par le langage, de la tragédie classique, se déroule en huis-clos et joue subtilement d’une mise en scène cinématographique.
La pièce se déroule à Paris, durant l’Occupation, en 1942. Le bijoutier Joseph Haffmann, dont la famille a fui en Suisse pour se mettre à l’abri, propose à son employé Pierre Vigneau, de lui confier sa boutique s’il accepte de le cacher dans la cave en attendant la fin de la guerre. Pierre accepte la proposition… En échange de quoi ?
Cette pièce m’a beaucoup plu car ces sujets sont toujours d’actualité : le désir d’avoir un enfant, transposé à une époque historique passée ; l’antisémitisme, parfois également d’actualité ; l’héroïsme : qu’est-ce qui nous fait rester un « homme bien » ? Cette pièce m’a particulièrement touchée car l’auteur s’est inspiré de faits réels. Jean-Philippe Daguerre s’est servi de l’histoire de ses proches pour écrire une fiction en y ajoutant des faits historiques propres à marquer les esprits. Il s’agissait donc autant de raconter l’histoire intime et troublante d’un couple, que de s’intéresser à une période historique.
Ce sujet permet de débattre de nombreuses questions : le bonheur d’une femme passe-t-il nécessairement par l’enfantement ? L’adoption ne suffit-elle pas ? Cette œuvre m’a permis d’apprendre que parfois, dans la vie de couple, le bonheur de l’autre passe par-dessus tout, quel que soit le problème rencontré.
Quelle surprise à la fin quand Otto Habetz lance : « Adieu Monsieur Haffmann » !
Merci aux comédiens qui ont bien voulu nous retrouver après la représentation, pour discuter de leur travail !
Pour les Secondes 4
Prunille Lasry-Esclapez
