Visite à Sainte-Geneviève-des-Bois, terre d’accueil de la Russie impériale – Sortie de fin d’année pour les lycéens russophones

8 juin 2023

À 8h30 le vendredi 26 mai, nous avons retrouvé notre professeure de russe sur l’esplanade du musée d’Orsay, afin de prendre le RER C jusqu’à Sainte-Geneviève-des-Bois. En route pour 40 minutes de trajet ! Cette ville comporte environ 36 000 habitants.  Au château de la Cossonerie, Dorothy Paget et Elena Kirilovna Orlova créèrent une maison de retraite pour les « Russes blancs » rescapés de la guerre civile russe. En 1927, la première pensionnaire de cette maison de retraite est enterrée dans ce qu’on appellera le « cimetière russe ». Ces inhumés ne se limitent pas aux russes orthodoxes : on peut aussi y retrouver des musulmans et des juifs, ce qui s’explique par le fait que ce cimetière est communal.

Anne-Estelle T.

Raphaël F- A

Arrivés sur les lieux, nous avons commencé notre journée par la visite de l’église Notre-Dame de la Dormition de Sainte-Geneviève-des-Bois. Au début du XXe siècle, cette ville attira de nombreux Russes blancs après l’ouverture d’une maison de retraite. Les habitants étaient contraints de faire un trajet de 4h pour se rendre à la cathédrale Alexandre Nevski à Paris (VIIIe arr.) tous les dimanches afin d’assister à des messes, elles aussi très longues (4 heures). En été cela était supportable ; mais l’hiver, les habitants de Saint-Geneviève-des-Bois avaient du mal à faire ces trajets hebdomadaires. L’architecte Albert Benoît et son épouse Marguerite, iconographe, menèrent donc des travaux pour construire l’église que nous connaissons aujourd’hui. Notre-Dame de la Dormition est bâtie selon l’architecture de Novgorod et possède une crypte où est enterré le couple. Nous n’avons malheureusement pas pu la visiter à cause de travaux de restauration suite à des inondations ; en effet, l’église est construite sur un site marécageux.

Anastassia D.

Elodie de P. de H.

Après les explications de notre guide sur l’histoire de ce lieu, nous nous sommes séparés et, par petits groupes, nous nous sommes perdus dans ce petit morceau de terre russe au sud de Paris, un endroit très rural, avec une nature  à perte de vue. Il y avait un côté aventure àvisiter ces tombes, lesquelles se ressemblent beaucoup, avec leurs dômes bleus ou leurs croix orthodoxes qui sont protégés par de petits toits. La plupart des tombes possèdent, côté allée, un carré de terre dans lequel différentes fleurs ont été plantées. Certaines de ces tombes sont somptueuses, garnies de fleurs et de décorations comme des œufs de Pâques, mais pas en chocolat. Un formidable exemple d’une tombe travaillée et bien entretenue pourrait être celle de Rudolf Noureev couverte de mosaïques colorées. C’est un endroit loin de la tristesse habituelle des cimetières. Il est paisible et plein de vie.

Guillheim M.

Dans ce cimetière, on trouve plusieurs groupes militaires à l’histoire passionnante ; un symbole en étoile vient indiquer sur certaines tombes l’appartenance à l’armée blanche. D’autres symboles sont là pour rappeler d’autres unités et nous racontent une histoire : une tête de mort et deux sabres croisés en blanc sur fond noir, l’écriture indique Kornilovites ; il s’agit  des unités au service du générale Kornilov qui, en 1917, tenta renverser le gouvernement provisoire pour restaurer le tsarat ; ce régiment a combattu jusqu’en 1922 où il est dissout ;son drapeau vient de sa devise : « la patrie ou la mort ». Dansl’autre symbole intéressant se trouve une croix rappelant une croix de guerre allemande, avec les dates 1920-1921, indiquant ceux qui, quittant la Russie, ont rejoint les environs de Constantinople où, durant un an, un véritable camp de réfugiés fut formé. Marqué d’un « d » stylisé, le bataillon Drozdovski s’est illustré dans de nombreux combats en Ukraine durant toute la guerre civile.

Enfin nous pouvons couronner ce tour d’horizon des symboles qui se trouvent dans ce cimetière en évoquant des épaulettes visibles sur certaines tombes ; elles indiquent qu’il s’agissait de cadets, c’est-à-dire d’élèves officiers ; et les différents insignes indiquent leur école.

C’est tout pour les symboles présents dans ce cimetière : si l’envie vous prend de le visiter, amusez-vous à reconnaître l’appartenance des militaires enterrés là-bas !

Théophile C.

L’ambiance du cimetière est apaisante et nous rappelle la campagne russe grâce à de nombreux bouleaux. L’espace est verdoyant, et de nombreuses roses et autres fleurs y sont plantées. Les croix des tombes sont en bois ou en granit, arborant les noms des Russes blancs émigrés. Certains étaient des écrivains, comme Bounine, des danseurs, comme Noureev, ou encore des aristocrates, comme Youssopov.

La tombe qui se démarque le plus est celle de Noureev : un drap en mosaïque recouvre la tombe, la rendant éclatante et chatoyante.

Anna L.

Romain C.

Nous nous sommes ensuite rendus au restaurant russe à Morsang-sur-Orge. Après un trajet, non sans péripéties, nous sommes arrivés Chez Leïli et sommes entrés dans ce restaurant en passant par un petit jardin. Nous avons dégusté en entrée une salade Vinaigrette composée de betteraves, de pommes de terre et de cornichons, avant de nous faire servir une assiette de Boeuf Stroganoff accompagné de pommes de terre déclinées en deux façons. Certains ont commandé une tasse de thé, d’autres un dessert tel que la Pavlova ou une part de gâteau Médovik. En outre, tout au long du repas, de petits pains ainsi que de l’eau à la menthe nous furent apportés. La salle était richement décorée d’objets russes et de grands miroirs placés le long des murs permettaient d’agrandir la pièce.

Ce fut une belle journée ensoleillée qui fit plaisir à tous !!!

Thamar B.

Stanislav P.

Les élèves de russe de première