« Au cours de ces deux heures et demie de théâtre dans l’incroyable salle de l’Odéon, j’ai été tout d’abord surprise par le premier décor assez bohème qui était tout simplement magnifique. J’ai aimé le contraste des couleurs avec un côté vintage et ancien sur les murs très pâles, mais avec quelques détails comme la chambre à coucher d’un rose fluo, et l’intérieur du piano, de la même couleur.
J’ai eu la chance d’être au premier rang durant la pièce, ce qui m’a apporté une réelle proximité et un attachement avec les personnages, ce que je n’avais jamais ressenti auparavant au cours d’une pièce de théâtre ! J’ai adoré la pièce, et je crois bien que ce fut ma préférée, et celle qui me fait maintenant aimer le théâtre. J’ai été submergée d’émotions durant toute la représentation qui était selon moi excellente. La modernisation de la pièce était très réussie ; j’ai apprécié la mise en scène par la vivacité et le dynamisme qu’elle dégageait. De plus le choix des musiques m’a beaucoup plu.
La représentation s’est entièrement déroulée dans la chambre de Dom Juan, ce qui je pense, appuie le fait que Dom Juan soit un grand séducteur ; les comédiens viennent le rencontrer dans cet endroit. Cette pièce subjugue avec les jeux de lumières : au dénouement, une épaisse fumée et une lumière rouge dramatique et intense envahissent la scène, et, dans le fond, une gigantesque toile peinte de rouge rappelle, comme le sang, le chaos qu’a engendré Dom Juan au cours de sa vie. Des touches comiques étaient particulièrement appréciables, avec la scène avec Charlotte, le monologue de Pierrot, le jeu de Sganarelle… Ces moments comiques m’ont permis de lâcher prise et de comprendre l’impact que la pièce avait sur moi.
En effet, tout cet ensemble avec ces moments d’humour ou tragiques – qui me rappelaient la tragédie – ont créé l’équilibre parfait. La relation entre Dom Juan et Sganarelle m’a surprise tout au long de la pièce car, derrière ce lien entre un maître et son valet, on découvrait tout de même une affection réciproque entre les deux personnages. Sganarelle était conscient du mal qu’infligeait son maître, mais il essayait de le raisonner, alors qu’il aurait pu y perdre sa vie. J’avais l’impression que derrière cette transparence d’un personnage de Dom Juan difficile et intraitable envers son valet se cachait quelqu’un de perdu, et désorienté.
Macha Makeïeff a su, à travers cette mise en scène, réellement conquérir son public et nous marquer fortement. » Pour les 2e2 de monsieur Chifflet, Castille D.